postmarketOS : donnez une seconde vie à vos vieux smartphones (et domptez le pingouin dans votre poche)

Introduction

Vous avez un vieux smartphone qui traîne dans un tiroir, trop lent pour TikTok, mais trop bon pour la poubelle ? Et si je vous disais que vous pouviez le transformer en mini-serveur Linux, en interface domotique, ou juste en petit compagnon de bidouille sous Alpine Linux ? C’est là que postmarketOS entre en scène, avec pour mission de dégoogliser et déjetabler le monde.

C’est aussi une excellente initiative RSE pour l’environnement : en prolongeant la durée de vie de nos appareils, on réduit les déchets électroniques et on participe activement à une tech plus durable.

C’est quoi postmarketOS ?

postmarketOS (ou pmOS pour les intimes) est un système d’exploitation basé sur Alpine Linux, conçu pour fonctionner sur les smartphones, tablettes et autres appareils mobiles. Contrairement aux ROM Android classiques, ici on est sur un vrai Linux, avec des paquets, du SSH, du XFCE ou Sway, et zéro trace de Google.

Sa philosophie ? Offrir 10 ans de support logiciel là où les constructeurs en donnent péniblement deux. Et surtout, remettre les utilisateurs aux commandes de leurs appareils.

Pourquoi c’est génial (et un peu galère) :

Les plus :

  • Basé sur Alpine Linux, donc ultra léger.
  • Accès root, SSH, package manager, tout est là.
  • Environnement de bureau customisable (phosh, plasma mobile, sway…).
  • Communauté active et documentation en progression.
  • Support de nombreux appareils Android (même très vieux !).

Les moins :

  • Pas (encore) pour tout le monde : l’installation demande un peu de bidouille.
  • Support matériel variable : caméra et modem ne marchent pas toujours.
  • Autonomie parfois réduite (optimisation en cours).

Exemple concret : Samsung Galaxy S5, le retour

Un vieux Galaxy S5 (2014) qu’on pensait bon pour la déchèterie ? Flashé avec pmOS, il devient un petit serveur domotique local : MQTT + Home Assistant en local, consultation via l’interface tactile en Phosh. Le tout en Wi-Fi, sécurisé, et sans cloud suspect.

Comparaison postmarketOS vs Raspberry Pi

CritèrepostmarketOS (sur smartphone)Raspberry Pi (toutes versions confondues)
PrixGratuit si vous recyclez un vieux téléphoneEnviron 50–100 € selon modèle et sans accessoires
FormeCompact, avec batterie et écran intégrésCarte nue, besoin d’alim, écran, boîtier…
SystèmeAlpine Linux + Interface mobile (Phosh, etc.)Raspbian ou autre distrib Linux
Utilisation cléInterface mobile, domotique légère, serveur SSHServeur, IoT, station de dev, console rétro, etc.
ConnectivitéWi-Fi, 3G/4G, Bluetooth, capteurs intégrésEthernet (modèles récents), Wi-Fi (selon version)
ÉvolutivitéLimitée (appareil soudé)Modules GPIO, chapeaux HAT, adaptabilité totale
Consommation électriqueUltra basse (batterie)Faible, mais nécessite alim externe
InstallationFlash via pmbootstrapMicroSD + flash OS (très simple)
Communauté & docActive, mais techniqueTrès vaste, parfaite pour débutants

Verdict ?

  • Tu veux recycler un vieux téléphone et t’amuser avec un Linux mobile ? 👉 postmarketOS
  • Tu veux monter un projet DIY, serveur ou bidouille matérielle ? 👉 Raspberry Pi

Mais franchement, les deux se complètent à merveille. Imagine un postmarketOS qui monitore ta serre connectée gérée par un Raspberry Pi. La boucle est bouclée.

Installer postmarketOS (en mode résumé)

  1. Installez pmbootstrap sur un PC sous Linux.
  2. Choisissez votre appareil (liste ici : devices.pmbootstrap.org).
  3. Préparez l’image avec pmbootstrap install.
  4. Flashez l’image via fastboot ou un recovery adapté.
  5. Démarrez… et savourez le manchot dans la poche.

Conclusion

postmarketOS n’est pas qu’un jouet pour bidouilleurs : selon le modèle de smartphone, il peut tout à fait remplacer un Raspberry Pi pour des usages comme l’hébergement web, l’infogérance locale, ou la domotique. Avec en bonus un écran, des capteurs intégrés, et surtout une batterie pour rester opérationnel même en cas de coupure de courant. Le tout, avec un système Linux pur et minimaliste. Que demander de plus ?